Axe 3 • Langues, savoirs, discours

Direction: Anne-Sophie Calinon

Réunissant différents domaines des sciences du langage, l’axe 3 accueille des projets de recherche interdisciplinaires qui interrogent la circulation des langues, des discours et des savoirs dans des contextes et espaces sociaux saisis par leur hétérogénéité. Ces phénomènes de contacts et de transformation sont abordés à travers leurs enjeux langagiers, politiques et éducatifs. La description et la problématisation de la circulation des individus et des objets (matériels et symboliques), selon une approche historique ou contemporaine, éclairera les questions actuelles relatives à la mondialisation.

Les recherches menées dans cet axe portent une attention particulière à des corpus de nature diverse (interactions ordinaires et didactiques, discours médiatiques, institutionnels, scientifiques, etc.), à leur constitution et à leur traitement (par exemple, les modalités de transcription pour les corpus oraux, les questions éthiques, leur transformation en outils de formation, etc.). La place centrale accordée aux corpus est partagée par une réflexion théorique et méthodologique sur les approches de terrain (interventions didactiques, recherche collaborative, enquête ethnographique, approche biographique, etc.).

Inscrits dans des aires culturelles et linguistiques pensées comme multipolaires, les objets d’étude ainsi construits sont analysés dans leurs dimensions politique, sociale et discursive, en prenant en compte les variations d’échelle (macro-, méso-, micro-).

Sous-axe 1 – Transmissions et appropriations

Le sous-axe 1 s’intéresse à l’étude d’un ensemble de pratiques sociolangagières et formatives, caractéristiques des contextes plurilingues et pluriculturels associés aux mobilités contemporaines (par exemple : bilinguisme des jeunes enfants en contexte scolaire et apprentissage du français langue de l’école, enseignement/apprentissage du français à travers les arts du langage, dispositifs et outils de médiation langagière, formation des professionnels de la médiation linguistique et de l’éducation plurilingue). Ces pratiques sont notamment caractérisées par des enjeux d’appropriation langagière et culturelle qui entraînent des modalités d’apprentissage, d’enseignement et de formation et des gestualités professionnelles singulières en termes d’étayage, d’agir professoral et de relation socio-éducative. Le dénominateur commun des projets de recherche associés à ce sous-axe est une attention forte portée à la nature collaborative mobilisant différents acteurs institutionnels et professionnels.   

Ces approches permettent de mettre en place des traitements automatiques nécessitant relativement peu de ressources (énergétiques, humaines…) et répondant à des besoins spécifiques en termes de fiabilité et d’explicabilité des résultats.

Sous-axe 2 – Linguistiques et connaissances

Ce sous-axe héberge des projets interdisciplinaires s’appuyant sur des analyses automatisées (principalement de textes écrits) fondées sur des connaissances et théories linguistiques. La discipline du Traitement Automatique des Langues (TAL) a vu récemment de nombreuses avancées autour du traitement de grandes masses de données et l’utilisation de réseaux de neurones. Dans ce contexte, la spécificité des travaux menés au CRIT, en interaction avec d’autres chercheurs en sciences humaines et sociales, porte sur l’intérêt pour les approches linguistiques, à base de règles ou des représentations de connaissances et ressources en différentes langues. Ces approches permettent de mettre en place des traitements automatiques nécessitant relativement peu de ressources (énergétiques, humaines, …) et répondant à des besoins spécifiques en termes de fiabilité et d’explicabilité des résultats. Ces travaux visent des applications diverses telles que : le traitement de textes scientifiques et techniques, les traitements multilingues et les applications pour la didactique des langues, l’extraction de terminologies et langues de spécialités, l’analyse du discours, les humanités numériques et les langues inventées. En lien avec l’épistémologie, le travail sur les corpus scientifiques nous permet d’interroger également le rapport au savoir, la circulation des connaissances entre différentes aires, la notion d’incertitude scientifique et son rôle dans la construction des connaissances.

Sous-axe 3 – Identités et pouvoirs

Ce sous-axe regroupe différentes recherches qui portent sur l’articulation, dans une perspective critique, des pratiques langagières avec les dimensions politiques qui les sous-tendent. 

Les identités collectives sont interrogées par les usages et représentations de la langue/des langues en discours. Dans ce cadre, le multilinguisme sociétal, les idéologies langagières ainsi que les politiques linguistiques sont appréhendés par les dynamiques des rapports de pouvoir en tant qu’ils existent dans des espaces sociolinguistiques et géopolitiques.

Le façonnage des contours des identités collectives est, dans le même temps, appréhendé comme objet de discours construit en discours. Dans une perspective macro, l’intérêt se porte sur les modalités discursives et argumentatives de construction d’auto- et hétérogroupes dans divers types de corpus. Dans une perspective micro, il s’agit d’observer les rapports de pouvoir tels qu’ils sont construits par les locuteurs et locutrices, à un niveau énonciatif et argumentatif, croisant la question de l’éthos et de la construction de légitimité.