Quelles nouvelles ? Les écrivains naturalistes et la « course folle à l’information » (1870-1914)

12, 13 juin 2025
Sorbonne Nouvelle Paris 3

Appel à communications

Organisé par : Agathe Castex (Université de Franche-Comté), Hortense Delair (Université de Lille), Valeria Tettamanti (Université de Poitiers)

Comité scientifique : Aurélie Barjonet, Marie-Astrid Charlier, Céline Grenaud-Tostain, Aurélien Lorig, Olivier Lumbroso, Jean-Sébastien Macke, Alain Pagès

Présentation

Dans son article consacré au journalisme moderne, Émile Zola met le doigt sur ce qui fait à la fois la force et la faiblesse de l’information, objet-clé du paysage culturel du second XIXe siècle. Il s’agit d’une « formule », c’est-à-dire à la fois une forme, un modèle d’expression, un genre même, dont les codes aisément assimilables peuvent donner du poids au fait le moins percutant ; et le message qui revêt ladite forme. « L’information » pour Zola, c’est simultanément le contenant et le contenu, le modèle et son propos, comme si le fait de s’ériger en information constituait en soit une information. Dans le vocabulaire des médias, le terme moins technique de « nouvelle » vient ajouter à cela le sème attrayant d’une proximité temporelle : comme les nouvelles, les informations désignent des sujets récents mis à la disposition du public[1]. « Sésame » des temps modernes, formes performatives et disponibles du champ médiatique, elles ouvrent au public les portes de l’actualité.


[1] Ni l’espagnol noticia ni l’italien notizia n’héritent comme le terme français de l’étymologie novellus, « nouveau », et ne sont donc directement reliés à l’idée d’actualité. Leur origine commune (notus, « connu ») tire en revanche la notion du côté du savoir, de la connaissance. L’évolution des langues a favorisé le rapprochement des deux sèmes : la noticia, la notizia et la nouvelle désignent l’information récente d’ordre public ou privé.