Filmer les ruines, se réapproprier son histoire : deux poétiques du documentaire périurbain

21 mars 2024

17h

UFR SLHS
Salle C23

Contact
marta.alvarez@univ-fcomte.fr
dominique.soucy@univ-fcomte.fr

Présentation

En 2007, dans Flores de luna, Juan Vicente Córdoba filmait Vallecas. Avec ce documentaire, il effectuait une plongée au cœur du quartier dont il est lui-même issu, découvrant sous la façade des grands ensembles une histoire sociale et politique riche. Plus récemment, dans Al margen, José Luis Guerin, à la demande du MACBA, s’intéressant au quartier de Vallbona, a pu faire le même constat. Au cœur de ce minuscule triangle périurbain, se niche la fascinante chronique d’un quartier populaire aux racines agricoles peu a peu intégré à la mégapole barcelonaise. Cependant, les deux cinéastes ont travaillé différemment pour faire émerger ces couches d’histoires enfouies. Tel un archéologue, avec force documents, Juan Vicente Córdoba, nous fait voir les strates d’histoire accumulées. José Luis Guerin, lui, refusant tout démarche didactique, filme des ruines. En documentant ce qui n’est plus, il fait émerger ce qui a été. Ainsi, si pour Juan Vicente Córdoba il y a une actualité du passé – il suffirait de gratter un peu pour le faire affleurer à nouveau –, pour José Luis Guerin, il est en passe d’être enseveli. Il le saisit dans cet instant qui précède sa définitive disparition.

Présentation de l’intervenant

Jean-Paul Campillo est PRAG à l’université d’Avignon. Spécialiste du cinéma espagnol contemporain, il s’intéresse au genre documentaire, notamment à ces productions qui se situent à la frontière entre les problématiques sociales et politiques. Il est l’auteur d’une thèse intitulée Les représentations des problématiques dans le cinéma espagnol contemporain, 1997 – 2011.